Incontestablement, notre gros coup de cœur à Singapour.
Nous avons visité cette ville-état entre le 01 et le 12 juillet 2018. Ville exubérante par excellence, elle nous embarque pour un trip aux mille facettes.
Ici, dans le jardin botanique, nous retrouvons un peu de quiétude, quoique. Nous y avons passé 4 journées, enfin pas entièrement, mais presque.
Le dimanche est à éviter, si on veut fuir la grande foule. Cependant, nous n’avons pas fui. C’est le lieu de réunion familiale dominicale, avec concert, pique-nique et jeux sur le gazon. Heureusement le parc est grand (82 ha) et nous parvenons encore à réaliser quelques clichés exempt d’humanoïde, notre plus grand pari.
Ce parc a été fondé en 1859 par une société horticole et repris par le gouvernement colonial anglais dès 1874. Les botanistes chevronnés de kew ont planté une grande partie des massifs et cela se ressent. L’emprunte britannique est omniprésente. On se retrouve dans un des fabuleux jardins de la RHS, version exotique, le seul indice qui nous permette de faire la distinction.
En Juillet 2015, le parc est inscrit sur la liste de l’héritage mondial de Unesco, le seul jardin à y paraitre.
Un des endroits le plus romantiques du parc : Bandstand.
Avec son petit kiosque hexagonal blanc et son cercle d’arbre de pluie au feuillage jaune (Samanea saman Yellow form), on jurerait vivre une belle saison d’automne quelque part dans un jardin anglais.
Oui c’est un peu cela, mais le climat suffoquant de l’endroit rappelle à notre mémoire où nous sommes.
Ce ficus nous le rappelle également.
Les orchidées palissées, ou guidées, montées, élevées, finalement on ne sait plus trop tellement elles sont hautes, certainement 3m ; annoncent le jardin d’orchidées.
Le jardin national des orchidées
est le seul endroit payant du parc et le prix d’entrée en est dérisoire, à peine plus de 3€ par personne.
Vous l’aurez compris, le parc est organisé autour d’un bon nombre de jardins thématiques. Un de nos préférés est l’Ethnobotany Garden, qui s’imprègne fondamentalement de la culture Singapourienne et alentours.
Ethnobotany Garden
EJH Corner House
Est une maison coloniale érigée pour l’assistant directeur du parc.
Ginger Garden
Avec sa marre aux Victorias.
Eco Garden et Eco Lake
Bauhinia kockiana, une plante grimpante assez répandue sur la péninsule, une des multiples variantes du Bauhinia.
Heritage Museum
Laboratoire et bureau du directeur. C’est là que le professeur Eric Holttum, directeur du parc entre 1925 et 1949, a élaboré sa technique de multiplication des orchidées hybrides.
Sundial Garden
Le quadran solaire fut réalisé en 1929 et installé dans ce jardin géométrique, inspirant le calme.
Quelques sujets remarquables
Un jeune Baobab Adansonia digitata. Ici les baobab sont plutôt trapus et bien ramifiés.
Le jardin de bambous présente de belles énormes touffes, bien ramifiées et impressionantes.
Un groupe de Bambusa vulgaris striata
Un hibiscus, comme un arbre. Hibiscus tiliaceus, avec ses feuilles pourprées et ses fleurs orangées. Il fallait lever la tête bien haut afin de comprendre à qui on avait affaire.
Les éphémères
Dans les pays tropicaux, au climat chaud et humide en permanence, les plantes jouent des coudes. Elles sont nombreuses, denses, et la course vers la lumière est intense. Aussi, nous devons captiver l’instant, car ce qui nous émerveille un jour a disparu le lendemain. Quatre jours de visites, ce n’est donc pas exagéré.
Syzygium zeylanicum : Les nouvelles pousses d’un crème éclatant ne durent pas et prennent très vite la couleur de la maturité. Il est parfois difficile de retrouver les plantes d’un jour à l’autre.
Uvaria grandiflora : Cette grande vivace doit également bien présenter ses fleurs épaisses, car elles fanent en quelques jours.
Phaleria capitata : Ces fleurs blanches, flanquées à même le tronc, ne restent qu’un jour. Elles contrastent vivement avec l’écorce noire et attirent ainsi d’avantage les pollinisateurs. Le blanc est un code bien connu des insectes pour signaler que le bar est ouvert. C’est important, ce Phaleria doit faire le buzz.
Un autre Phaleria, quand les fleurs s’invitent sur les troncs, ce qui est relativement courant sous cette latitude.
Encore des fleurs
Les Calathea sont prisées dans les jardins tropicaux. Elles présentent de bons couvre-sols de 30 à 40cm de haut, de belles feuilles très colorées, en de multiples variations de panachures. Les fleurs étoilées sont délicates, du blanc au rose. Mais attention à l’invasion, la croissance est rapide et elles se densifient rapidement. On a pu noter, que dans le jardin botanique, c’est évident, ces plantes sont cadrées, nettoyées, éclaircies très régulièrement, pour offrir le meilleur de leur aspect.
Hibiscus blanc
Orthosiphon aristatus en version panachée. Communément appelée cat’s whispers (moustaches de chat) en raison des longues étamines, c’est une plante médicinale et ornementale.
Caesalpinia pulcherrima ‘Rosea’, en forme arbustive. Cette plante plutôt courante se rencontre régulièrement en version orange, rouge et jaune.
Couroupita guianensis. Il s’agit d’une fleur très épaisse et spectaculaire. Le Couroupita n’a pas qu’une seule particularité avec ces fleurs. Son nom commun est l’arbre à boulets de canon car son fruit ressemble étonnamment à ces lourdes munitions sphériques. A découvrir lors d’un autre article.
Heliconia vellerigera 'She kong', une forme très poilue de cette plante aux multiples variétés. C’est l’Heliconia à queues de singe.
Les feuilles s’éclatent
Les Costus vargasii nous ont, sans cesse, attirés avec ses tiges élégamment spiralées. Les jeux graphiques de formes, couleurs et d’ombres sont ravissants.
Cordylines colorés, une multitude de variétés sans nom.
Des plantes grimpantes, exubérantes, hors norme et un coup de cœur.
Petra volubilis. Une magnifique plante avec ses longues grappes vertes, puis mauves. La fleur pourrait paraitre simple au premier abord, mais une deuxième corolle s’ouvre graduellement.
Passiflora trifasciata. Voilà une très belle passiflore à la fleur monochrome blanc pur et aux feuilles colorées : vert glauque, gris, rose et revers pourprés violacés. Un régal pour les yeux.
L’étonnant ficus villosa qui peut habiller complètement le tronc de son hôte en y appliquant méthodiquement ses feuilles.
Et un de nos coups de cœur, une Freycinetia pour laquelle nous nous évertuons à retrouver son petit nom. Ses feuilles sont plus courtes et plus épaisses que la F. arborea et ses épis d’étamines plus longs que celle de la F. funicularis. Avis aux connaisseurs.
Des fruits
Des bananes pourpres : Musa siam ‘Ruby’
Garcinia mangostana, le mangoustier.
Licuala peltata
Des écorces
Alstonia angustiloba. Un tronc siamois impressionnant à la base en drapé sculpté.
Hymenaea courbaril . Une déclinaison colorée, vert, gris crème, vanille, kaki, ocre. Libidia ferrea
Pentaspadon motleyi . Une jolie texture marbrée, terre de Sienne.
Flacourtia jangomas. Un peu trop piquant.
Mataleuca cajuputi. De gris clair à crème, tout pelé.
Tristaniopsis obovata. Acajou, kaki, belle desquamation.
Syzygium antisepticum. Un peu spongieuse.
Anisoptera marginata. Des nuages zébrés se promènent dans un ciel vert.
Myrciaria vexator. Du noir au blanc, ou pratiquement.
Des racines
Dans ce climat humide, où les pluies abondantes sont souvent journalières, il faut éviter de glisser ou de tomber. Voici la réponse de quelques uns des habitants.
Pentaspadon motleyi
Carpentaria acuminata
Et aussi un peu de faune
Sur les rives de l’Eco Lake, les tortues prennent un peu d’air.
Les écureuils sont plus petits que chez nous, comme les moineaux et les pigeons d’ailleurs.
Les sauterelles sont tachetées.
Et les libellules rouilles.